Jiu Jitsu Brésilien

Saviez-vous qu’enseigner le Jiu-Jitsu aux étrangers était autrefois un crime ?

Saviez-vous que le Jiu Jitsu, aujourd’hui l’un des arts martiaux les plus enseignés au monde, était autrefois considéré comme un art interdit, réservé à quelques privilégiés ? Le voyage du Jiu Jitsu depuis ses racines anciennes jusqu’à devenir un phénomène mondial est une histoire fascinante d’évolution et de persévérance.

Origines et développement précoce

Environ 500 ans avant Jésus-Christ, au cœur de l’Inde, berceau de nombreuses religions, les moines bouddhistes ont développé des formes d’autodéfense ancrées dans la philosophie du bouddhisme. Ces techniques se concentraient sur l’équilibre, le système d’articulation du corps et les leviers, mettant l’accent sur l’intelligence plutôt que sur la force brute. À mesure que le bouddhisme se répandait, ces techniques atteignirent le Japon, où elles évoluèrent au sein des écoles de samouraï, devenant une matière obligatoire pour ceux qui aspiraient à devenir samouraï.

L’art interdit au Japon féodal

Dans le Japon féodal, où prévalait un système strict de castes de guerriers, le Jiu Jitsu a pris de l’importance au sein de la classe des samouraïs. Cependant, c’est à cette époque que l’empereur japonais, reconnaissant l’efficacité du Jiu Jitsu dans le combat à mains nues, interdit son enseignement aux non-Japonais. Le raisonnement était clair : si les adversaires étrangers maîtrisaient ces techniques, ils pourraient potentiellement prendre l’avantage dans les batailles ou au moins neutraliser les guerriers japonais.

Le décret resta en vigueur pendant des siècles, avec de graves conséquences pour ceux qui osaient le défier. Désobéir à l’interdiction était considéré comme un acte de trahison, passible de la peine de mort. Les familles ont perdu tous leurs biens et leurs maisons ont été incendiées. Cette application stricte a souligné l’importance perçue de garder le Jiu Jitsu exclusif aux Japonais.

Jiu Jitsu au-delà du Japon

Le tournant du Jiu Jitsu est survenu avec l’introduction de la culture occidentale au Japon pendant l’ère Meiji (1867-1912). Alors que les armes à feu devenaient un moyen de combat plus efficace, les arts martiaux traditionnels, dont le Jiu Jitsu, tombèrent dans une relative désuétude. Au milieu de ces changements, certains maîtres de Jiu Jitsu ont émigré du Japon vers d’autres parties du monde, apportant avec eux les enseignements de cet art ancien.

Propagation du Jiu Jitsu au Brésil

Jiu Jitsu au BrésilEn 1914, Mitsuyo Maeda, également connu sous le nom de Conde Koma, arrive au Brésil et commence à enseigner le Jiu Jitsu. Gastão Gracie, père d’Helio Gracie, faisait partie de ses élèves. La famille Gracie a joué un rôle central non seulement dans la vulgarisation du Jiu Jitsu au Brésil, mais également dans le perfectionnement de ses techniques. Cet art, autrefois interdit au Japon, a trouvé un nouveau foyer et une communauté prospère au Brésil.

Mondialisation du Jiu Jitsu

Avance rapide jusqu’à nos jours, et le Jiu Jitsu a transcendé les frontières, devenant un phénomène mondial. Le dévouement de la famille Gracie et les contributions de divers praticiens ont conduit à la création de championnats et de tournois partout dans le monde. Dans des pays comme les Émirats arabes unis, le Jiu Jitsu est même une matière obligatoire dans les écoles.

Depuis ses origines dans l’Inde ancienne jusqu’à son statut d’art interdit dans le Japon féodal, le parcours du Jiu Jitsu témoigne de sa résilience et de son adaptabilité. Aujourd’hui, en tant qu’art martial célèbre avec une popularité mondiale, l’évolution du Jiu Jitsu reflète le pouvoir transformateur des échanges culturels et la quête de connaissance et d’amélioration de soi de l’esprit humain.



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